Une prime exceptionnelle de la CAF pourrait bientôt venir soulager les foyers modestes. C’est la piste évoquée par le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) dans un rapport publié en avril. Selon ses analyses, les prestations sociales ne suivent plus correctement l’inflation. Résultat : les familles les plus fragiles subissent une perte de pouvoir d’achat estimée à 660 euros sur quatre ans. Pour y remédier, le Conseil propose une mesure compensatoire sous forme de prime ponctuelle.
Prime exceptionnelle de la CAF : une revalorisation trop lente face à l’inflation
Chaque mois d’avril, la CAF ajuste le montant de ses aides sociales. Cette revalorisation annuelle repose sur l’inflation des douze mois précédents. En 2024, l’augmentation s’élève à 1,7 %, contre 4,6 % l’an dernier. Mais cette méthode, jugée efficace en période stable, montre ses limites depuis le retour d’une inflation soutenue.
En effet, l’indice utilisé pour la revalorisation accuse un décalage d’un an. Autrement dit, les prestations sociales accusent un retard constant sur les hausses de prix. Entre 2021 et 2025, les prix ont progressé de 13,49 % tandis que les aides n’ont augmenté que de 12,8 %. Une différence qui, cumulée, pèse lourd sur les budgets familiaux.
C’est sur cette base que le HCFEA recommande une prime exceptionnelle pour compenser les pertes accumulées. Ce ne serait pas un avantage supplémentaire, mais un rattrapage ciblé pour corriger le décalage.
Jusqu’à 660 euros pour les familles les plus touchées
Le rapport cite l’exemple d’un couple avec trois enfants, percevant des allocations familiales et un complément majoré. Ce foyer aurait perdu en moyenne 660 euros sur quatre ans. Trois éléments expliquent cette perte : le retard des revalorisations, l’exclusion du tabac dans l’indice utilisé, et une sous-indexation en 2019 et 2020.
La prime exceptionnelle proposée serait donc calculée en fonction des pertes réelles depuis 2021. Une famille de cinq personnes pourrait ainsi toucher 660 euros. D’autres profils recevraient un montant proportionnel. Mais le Haut Conseil reconnaît que cette mesure reste ponctuelle : une réforme structurelle est nécessaire.
Une réforme envisagée mais loin d’être actée
En complément de la prime exceptionnelle de la CAF, le HCFEA préconise une refonte du système d’indexation. Il propose de baser l’ajustement des aides sur l’inflation trimestrielle plutôt qu’annuelle, et d’inclure l’indice du tabac dans le calcul global.
Toutefois, aucune annonce officielle n’a été faite à ce jour. Le gouvernement, confronté à un déficit public estimé à 5,1 % du PIB, n’a pas commenté les propositions du Conseil. Les bénéficiaires devront donc patienter avant de savoir si cette prime exceptionnelle verra le jour.
