En France, les propriétaires et les locataires voient leurs charges augmenter d’année en année. L’une des hausses les plus marquées concerne la TEOM, la taxe d’enlèvement des ordures ménagères. Discrète mais bien présente sur les avis de taxe foncière, cette taxe gagne du terrain et risque de peser de plus en plus lourd dans le budget des ménages.
La TEOM : une taxe souvent méconnue mais incontournable
La TEOM s’impose à tous les propriétaires français, qu’ils habitent leur logement ou le mettent en location. Ce prélèvement sert à financer la collecte et le traitement des déchets dans les communes. Intégrée à la taxe foncière, elle concerne aujourd’hui près de 39 millions de foyers. Parmi eux, certains propriétaires possèdent plusieurs biens et multiplient donc les paiements.
Même si le propriétaire règle la somme auprès de l’administration fiscale, il peut la répercuter sur son locataire. Cela se fait le plus souvent à travers les charges locatives mensuelles. Parfois, le propriétaire préfère réclamer le remboursement en une fois, à condition de transmettre une copie de l’avis de taxe foncière.
En moyenne, chaque habitant verse 144 euros par an au titre de cette taxe. Toutefois, cette moyenne nationale masque d’importantes disparités selon les territoires et les politiques locales.
Une taxe en augmentation constante depuis plusieurs années
En cinq ans, le montant moyen de la TEOM a augmenté de 20 %, ce qui alarme de nombreux ménages. Ce phénomène résulte de plusieurs facteurs. Le principal repose sur la valeur locative cadastrale, qui sert de base de calcul à la taxe. Cette valeur, censée refléter le loyer théorique d’un logement, évolue chaque année.
En 2023, elle a progressé de 7,1 %, puis de 3,9 % en 2024. Une nouvelle hausse de 1,7 % est déjà prévue pour 2025. Cette évolution mécanique fait grimper la TEOM de manière automatique. Mais ce n’est pas tout : chaque commune fixe librement le taux appliqué. Certaines choisissent d’augmenter ce taux pour financer leurs services de gestion des déchets.
Ainsi, la taxe varie fortement d’un territoire à un autre. Deux foyers similaires dans des villes différentes peuvent voir leur facture doubler ou tripler selon la politique locale.
Des inégalités flagrantes selon les communes
Selon les données publiées par l’UFC-Que Choisir, les écarts sont parfois très élevés. À Aix-en-Provence, la TEOM moyenne atteint 243 euros par habitant, un montant plus élevé qu’à Paris ou Marseille. À l’inverse, à Brest ou à Villeurbanne, le prélèvement reste bien plus modeste, aux alentours de 70 à 90 euros.
De nombreux contribuables dénoncent aussi le manque de lien entre la TEOM et la quantité réelle de déchets produits. Pour eux, cette taxe gagnerait en légitimité si elle reposait sur la production effective, ce qui inciterait à un comportement plus responsable. Une réforme reste possible, mais aucun projet concret n’a encore vu le jour.