Une nouvelle contribution vient d’être discrètement validée par François Bayrou, et elle pourrait faire grincer bien des dents. Baptisée taxe mobilité régionale 2025, cette réforme cible les entreprises françaises dès janvier prochain. Si l’objectif est clair – financer les transports durables – les conséquences économiques inquiètent déjà.
Une taxe votée dans un climat tendu
Issue d’un amendement sénatorial introduit en décembre 2024, la taxe mobilité régionale 2025 s’est frayée un chemin jusqu’à la version finale du projet de loi de finances. Malgré un premier rejet, c’est François Bayrou qui a réintégré la mesure dans les arbitrages de fin janvier. Le but : donner aux régions des ressources pérennes pour rénover les infrastructures de transport, moderniser les gares et promouvoir des mobilités écologiques.
À partir de janvier 2026, les entreprises de 11 salariés ou plus devront verser 0,15 % de leur masse salariale brute. Contrairement aux impôts existants, aucune exonération n’est prévue, même pour les petites structures. Cela provoque une levée de boucliers, notamment du côté des TPE et PME, déjà fortement impactées par la hausse des coûts.
Le gouvernement justifie cette décision par la baisse des dotations aux régions et l’urgence environnementale, mais sur le terrain, les dirigeants ne cachent pas leur inquiétude. L’Union des entreprises de proximité estime que la taxe pourrait coûter 900 millions d’euros par an, freinant ainsi la création de plusieurs milliers d’emplois.
Taxe mobilité régionale 2025 : une mise en œuvre complexe
Au-delà du montant, c’est la complexité technique du dispositif qui fait débat. Dès octobre 2025, les entreprises devront intégrer ce nouveau prélèvement à leur Déclaration sociale nominative (DSN) mensuelle. Selon l’Ordre des experts-comptables, près de 80 % des entreprises devront modifier leur logiciel de paie pour s’adapter à cette nouveauté.
Les régions auront aussi le pouvoir d’ajuster le taux jusqu’à +0,05 % en zone rurale et de réorienter une partie des recettes vers l’innovation ferroviaire. Cette flexibilité soulève de nouvelles incertitudes : double imposition pour certaines entreprises, disparités territoriales, et absence de plafonnement pour les grands groupes internationaux.
La Confédération des PME alerte sur une inégalité fiscale, notamment pour les sociétés déjà soumises au versement mobilité dans les métropoles. Bercy prévoit un bilan d’étape en 2027, mais les critiques, elles, se font entendre dès aujourd’hui.
Une réforme symbolique des tensions fiscales à venir
Cette nouvelle contribution montre à quel point le débat sur la fiscalité locale reste hautement inflammable. D’un côté, les besoins des régions sont réels. De l’autre, les entreprises dénoncent un alourdissement constant des charges, sans visibilité claire sur l’usage des fonds collectés.
La taxe mobilité régionale 2025 devient ainsi un test pour l’équilibre entre écologie, relance territoriale et compétitivité économique. Si la mesure échoue à convaincre, elle pourrait bien cristalliser les critiques d’un système fiscal jugé trop instable et peu prévisible par le monde de l’entreprise.