Des centaines de milliers de retraités n’ont pas réclamé ou ont oublié leur retraite complémentaire Ircantec. Pourtant, elle peut atteindre jusqu’à 810 euros par an. Retour sur cette aide trop souvent ignorée et sur les démarches à entreprendre.
Retraite complémentaire Ircantec : Les retraités l’oublient ou l’ignorent
La Caisse des dépôts a révélé le 10 mars 2025 que 400 000 retraités n’ont pas fait valoir leurs droits à une retraite complémentaire spécifique. Cela représente 27,5 % des bénéficiaires concernés. Si cet oubli peut surprendre, il s’explique par une méconnaissance des droits, la multiplicité des régimes de retraite, ou encore la non-automatisation du versement.
Ce phénomène touche principalement les anciens salariés ayant cotisé à plusieurs régimes au fil de leur carrière. Contrairement à la pension de base, la retraite complémentaire doit être expressément demandée. Beaucoup renoncent à effectuer les démarches pour un montant qu’ils estiment trop faible, selon Capital.
L’Union retraite se mobilise
Les 810 euros non perçus concernent les agents non titulaires de l’État ou des collectivités. Ces profils, qui ont cotisé à l’Ircantec (Institution de retraite complémentaire des agents non titulaires), sont nombreux à ignorer leurs droits. En 2024, 437 000 retraités des générations 1949 à 1954 sont passés à côté de cette pension.
Pour y remédier, l’Union retraite a lancé une campagne de sensibilisation. Elle a envoyé 70 000 courriers à des retraités nés entre 1945 et 1948. Résultat : un quart des destinataires ont effectué une demande. Devant ce succès, l’opération devrait être élargie aux générations suivantes.
Selon les chiffres, 46,8 % des affiliés de la génération 1940 n’avaient pas encore liquidé leurs droits en juillet 2024, contre 26,1 % pour la génération 1954.
Une complémentaire de 810 euros par an
L’Ircantec est dédiée aux agents contractuels, vacataires ou auxiliaires de la fonction publique. Beaucoup ont cotisé brièvement avant de basculer vers d’autres régimes comme l’Agirc-Arrco ou la CNRACL. Cela explique des montants parfois modestes, autour de 230 euros bruts annuels.
Mais pour les retraités partis récemment, avec de longues carrières dans le public non titulaire, la pension Ircantec peut grimper jusqu’à 810 euros bruts par an, soit plus de 67 euros par mois. Un complément loin d’être négligeable, surtout en période d’inflation.