Les prix de l’électricité en France continuent d’inquiéter les consommateurs. Alors que 2024 et 2025 sont marquées par une relative stabilisation, l’UFC-Que Choisir alerte sur une forte hausse prévue en 2026. Cette augmentation pourrait avoir des conséquences importantes sur le budget des ménages, notamment en raison de la réforme de la régulation du nucléaire et de la transition énergétique en cours.
Une stabilisation temporaire des prix en 2024
Après les hausses brutales de 2022, causées par la guerre en Ukraine et la flambée des prix du gaz, la situation semble s’être stabilisée en 2024. L’Union européenne a diversifié ses sources d’approvisionnement en gaz, limitant la dépendance à la Russie et réduisant les tensions sur le marché de l’énergie.
Cependant, le prix de l’électricité en France reste partiellement indexé sur le marché européen, ce qui le rend sensible aux variations des prix du gaz. Bien que le gouvernement ait mis en place des mesures pour protéger les consommateurs, comme le bouclier tarifaire, une hausse de 10 % à 15 % reste prévue en 2024 pour compenser l’inflation et financer la transition énergétique.
Le gouvernement a également adopté une politique d’incitation à la réduction de la consommation énergétique. Malgré ces efforts, les hausses de tarifs semblent inévitables à moyen terme, notamment en raison des coûts croissants liés aux infrastructures énergétiques et à la production d’énergie renouvelable.
Prix de l’électricité : une transition énergétique coûteuse
La France s’est engagée dans une transition énergétique ambitieuse pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles et développer les énergies renouvelables. Cette transition nécessite des investissements massifs dans la modernisation des infrastructures, le développement de la production éolienne et solaire, ainsi que dans le stockage d’énergie.
Ces investissements sont financés en partie par une augmentation des tarifs de l’électricité. La modernisation du réseau électrique et la construction de nouveaux réacteurs nucléaires sont également à l’origine de cette hausse. Bien que ces mesures soient censées stabiliser le marché à long terme, les coûts immédiats sont répercutés directement sur les consommateurs.
Le coût de la transition énergétique devrait donc continuer à peser sur les factures des ménages en 2025, avec une hausse modérée des prix. Cependant, une rupture majeure est prévue pour 2026 en raison de la fin du dispositif Arenh, qui permettait jusqu’ici de contenir la hausse des tarifs.
Facteur | Impact sur le prix de l’électricité |
---|---|
Transition énergétique | Hausse liée aux coûts des investissements |
Fin du bouclier tarifaire | Répercussions directes sur les factures |
Nouveaux tarifs nucléaires | Augmentation liée à la réforme de l’Arenh |
Prix du gaz | Influence indirecte sur le coût de l’électricité |
La fin du dispositif Arenh, un tournant en 2026
L’UFC-Que Choisir alerte sur une hausse significative des prix de l’électricité en 2026 avec la fin du dispositif Arenh (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique). Ce mécanisme, en place depuis 15 ans, permettait à EDF de vendre une partie de son électricité nucléaire à un tarif préférentiel de 42 euros/MWh.
Un nouvel accord entre EDF et l’État prévoit de remplacer ce système par une tarification basée sur le prix du marché. Selon l’UFC-Que Choisir, le coût d’approvisionnement pourrait passer de 81,37 euros/MWh à 117 euros/MWh en 2026, soit une hausse de 44 %. Cette augmentation se traduirait par une hausse de 19 % des factures d’électricité, représentant environ 250 euros supplémentaires par an pour un foyer moyen consommant 5 000 kWh par an.
EDF pourrait également profiter de cette réforme pour générer des marges supplémentaires. Sur un MWh vendu à 120 euros sur le marché, EDF paierait une taxe de 28,5 euros, mais seuls 17,1 euros seraient redistribués aux consommateurs, le reste allant directement dans les caisses de l’État.
Prix de l’électricité : quels impacts pour les consommateurs ?
Si la réforme est appliquée telle que prévue, les abonnés au tarif réglementé de l’électricité (TRVE) et ceux ayant une offre indexée verront leurs factures augmenter fortement. Cette hausse pourrait accentuer les difficultés financières des ménages déjà fragiles.
Cette situation pousse à une réflexion sur la gestion de la consommation d’énergie. Une réduction de la consommation, un choix plus attentif des offres d’électricité et une meilleure gestion des équipements énergétiques deviennent essentiels pour limiter l’impact de cette hausse attendue en 2026.