Une réforme du Plan d’Épargne Retraite pourrait bientôt impacter lourdement les retraités et futurs épargnants. Si ces derniers profitent actuellement d’un cadre fiscal avantageux, le gouvernement envisagerait de revoir ce dispositif. Derrière l’idée d’une meilleure équité fiscale, une série de propositions inquiète ceux qui comptaient sur cette épargne pour mieux vivre leur retraite. Le PER a connu un réel succès depuis sa mise en place. Mais face aux critiques, l’exécutif pourrait bien remettre en cause certains de ses atouts majeurs.
Un dispositif d’épargne avantageux mais critiqué
Depuis sa création par la loi PACTE, le Plan d’Épargne Retraite (PER) permet aux Français de regrouper plusieurs anciens produits sous une seule enveloppe. Son succès repose en grande partie sur des déductions fiscales intéressantes. Les versements volontaires peuvent être retirés du revenu imposable, ce qui réduit directement le montant à payer.
Par exemple, une personne dans une tranche d’imposition de 30 % économisera 300 € pour 1 000 € versés sur un PER. Cette option reste facultative : certains épargnants choisissent de ne pas bénéficier de cette déduction, préférant une fiscalité plus douce lors de la retraite.
Malgré cet avantage, plusieurs responsables politiques critiquent l’usage successoral du PER. Le produit serait parfois utilisé comme outil d’optimisation, loin de son objectif initial. Ces critiques relancent la question d’un recentrage de ce produit sur la seule préparation à la retraite.
Plan d’Épargne Retraite : des réformes fiscales évoquées, puis mises de côté
Dans le cadre du projet de loi de finances 2025, deux mesures ont brièvement été envisagées. La première consistait à intégrer le capital hérité via un PER dans l’impôt sur le revenu, mettant ainsi fin à l’exonération actuelle. La seconde prévoyait d’interdire l’ouverture d’un PER après 67 ans.
Bien que retirées du texte final, ces propositions ne sont pas abandonnées. Plusieurs députés ont exprimé leur souhait de revenir sur le cadre fiscal actuel, jugé trop favorable. Le but affiché : éviter les abus et recentrer le dispositif sur les épargnants actifs.
Ces discussions montrent que l’équilibre entre incitation à l’épargne et équité fiscale reste fragile. Une nouvelle tentative de réforme pourrait voir le jour dans un prochain projet budgétaire.
Ce que les épargnants doivent anticiper
Si ces changements sont confirmés, les héritiers paieront plus d’impôts sur les sommes perçues via le PER. Cela pourrait rendre le produit moins attractif, notamment pour ceux qui l’utilisent en complément de l’assurance-vie.
Aujourd’hui encore, le PER reste intéressant. Mais les Français qui y voient un outil de transmission de patrimoine risquent de devoir reconsidérer leur stratégie dans les mois à venir