La possibilité que l’État utilise l’épargne des Français, notamment celle placée sur le Livret A, le LEP ou le LDDS, pour financer la défense nationale inquiète de nombreux épargnants. Face à l’augmentation des dépenses militaires, le gouvernement cherche des solutions financières sans alourdir la dette publique. Une nouvelle stratégie pourrait voir le jour : créer un produit d’épargne dédié à la défense, inspiré du modèle du Livret A.
Le Livret A pourrait-il servir à financer la défense ?
Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a reconnu que la France doit renforcer son autonomie stratégique, surtout après le retrait du soutien militaire américain à l’Ukraine. Ce besoin entraînera une hausse des dépenses publiques, mais le gouvernement souhaite éviter d’aggraver la dette nationale.
Sur les réseaux sociaux, certains Français craignent que l’État ponctionne directement le Livret A pour financer cet effort militaire. Toutefois, Éric Lombard a assuré qu’il n’est pas prévu de toucher aux fonds des épargnants. À la place, le gouvernement envisage de pérenniser la taxe exceptionnelle sur les hauts revenus pour soutenir le budget de la défense.
Cependant, une partie des fonds du Livret A, utilisé actuellement pour financer le logement social, pourrait être réorientée vers l’industrie militaire. Cette décision nécessiterait une modification législative et risquerait de provoquer une vive réaction des épargnants.
Un livret spécial pour financer la défense ?
Plutôt que de puiser dans le Livret A, le gouvernement pourrait créer un “Livret Défense”, similaire au Livret A ou au LDDS, mais dédié au financement militaire. Ce nouveau produit d’épargne offrirait une rémunération intéressante pour inciter les Français à y placer une partie de leur épargne.
Le modèle envisagé suivrait celui du Livret A, dont les fonds collectés financent le logement social. Avec une collecte de 442,5 milliards d’euros en décembre 2024, le Livret A reste une source de financement stable et sécurisée. Pour convaincre les Français, le Livret Défense devra proposer un taux de rendement compétitif.
Toutefois, cette initiative pourrait diviser les épargnants. Beaucoup préfèrent que leur argent serve à financer des projets sociaux ou environnementaux plutôt que des programmes militaires. Le gouvernement devra donc trouver le bon équilibre entre attractivité financière et acceptabilité sociale.
Livret A, LEP, LDDS : une stratégie basée sur le taux du Livret A
Pour rendre le Livret Défense plus attractif, le gouvernement pourrait jouer sur la baisse du taux du Livret A. Actuellement fixé à 2,4 %, ce taux devrait chuter à 2 % en août 2025 en raison de la baisse de l’inflation.
Si le Livret Défense offre un taux plus élevé, les Français pourraient être tentés de transférer une partie de leur épargne vers ce nouveau produit. Cependant, cette stratégie comporte un risque : si le taux proposé reste insuffisant, les épargnants pourraient se tourner vers d’autres options plus rentables, comme l’assurance-vie ou les fonds d’investissement.
Enfin, Éric Lombard a écarté l’idée de financer la défense par la vente des avoirs russes gelés, soulignant que ces fonds appartiennent à la Banque centrale de Russie. Reste à savoir si le Livret Défense verra le jour et s’il parviendra à convaincre les épargnants.