Une nouvelle taxe sur les hauts revenus est prévue pour 2025 en France. Baptisée Contribution Différentielle sur les Hauts Revenus (CDHR), elle vise à augmenter les recettes fiscales en ciblant spécifiquement les contribuables les plus aisés. Cette mesure, déjà très critiquée, pourrait rapporter plusieurs milliards d’euros à l’État, mais elle inquiète une partie de la population.
Une taxe ciblée sur les plus riches
La CDHR concernera uniquement une petite partie de la population française. Elle s’appliquera aux contribuables dont les revenus annuels dépassent 250 000 euros pour une personne seule et 500 000 euros pour un couple. Selon les premières estimations, environ 24 300 foyers fiscaux seront concernés.
Le mécanisme de la CDHR repose sur un barème progressif. Les revenus situés entre 250 000 et 500 000 euros seront taxés à 3 % et ceux au-delà de 500 000 euros à 4 %. Par exemple, une personne déclarant 500 000 euros devra s’acquitter d’une taxe supplémentaire de 7 500 euros. Cette progressivité vise à moduler l’effort fiscal en fonction du niveau de revenu tout en maintenant une certaine équité.
Cette mesure s’inspire de la Contribution Exceptionnelle sur les Hauts Revenus (CEHR), instaurée en 2012, mais se distingue par son potentiel d’application plus long. Si les seuils restent inchangés, cette nouvelle taxe pourrait générer entre 1,5 et 2 milliards d’euros de recettes fiscales annuelles, selon le ministère des Finances.
Comment s’adapter à la CDHR ?
Face à cette nouvelle charge fiscale, les contribuables concernés devront ajuster leur stratégie financière. Les experts fiscaux recommandent plusieurs options pour minimiser l’impact de la CDHR.
La première stratégie consiste à diversifier les sources de revenus en répartissant les gains entre différents placements financiers ou immobiliers. Cette approche permet de lisser les revenus imposables et de réduire le montant soumis à la CDHR.
Certains contribuables pourraient également opter pour une réduction temporaire de leurs revenus déclarés en modifiant la structure de leur rémunération. Cela pourrait inclure une augmentation des dividendes ou la transformation de certains revenus professionnels en revenus de capital.
Enfin, la transmission anticipée d’actifs ou la mise en place de dispositifs de défiscalisation permettrait de diminuer l’assiette fiscale et de contourner, en partie, la contribution. Les cabinets de gestion de patrimoine prévoient une forte demande de conseils dans les mois à venir.
Une mesure temporaire ou durable ?
Bien que présentée comme une mesure exceptionnelle pour 2025, la CDHR pourrait bien devenir permanente. Le ministre de l’Économie a évoqué la possibilité de prolonger la taxe ou d’en élargir le champ d’application à certains patrimoines financiers. Cette extension pourrait concerner les plus-values immobilières et les placements boursiers.
Certains économistes alertent sur le risque d’une fuite des capitaux. Si la pression fiscale devient trop forte, les contribuables les plus fortunés pourraient transférer une partie de leurs actifs à l’étranger ou s’installer dans des pays fiscalement plus attractifs.
Nouvelle taxe : un impact économique et politique
L’instauration de la CDHR divise l’opinion publique. Les partisans estiment qu’elle permettra une meilleure redistribution des richesses et renforcera la solidarité nationale. Cependant, les opposants redoutent une baisse de l’investissement et de la compétitivité économique.
Si la taxe permet de générer rapidement des revenus pour l’État, elle pourrait aussi freiner la croissance économique et dissuader les investisseurs étrangers. Le gouvernement devra donc trouver un équilibre entre la nécessité de maintenir une pression fiscale élevée sur les hauts revenus et la volonté de préserver l’attractivité économique du pays.
Quoi qu’il en soit, la CDHR marquera un tournant dans la politique fiscale française. Reste à voir si cette taxe restera une mesure ponctuelle ou si elle s’inscrira durablement dans le système fiscal français.