Le fonctionnement des heures creuses va connaître une révision majeure en 2025, ce qui risque d’entraîner une hausse significative des factures d’électricité. Entre la nouvelle répartition des plages horaires et la fin de l’ARENH (Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique), les consommateurs vont devoir s’adapter à une organisation différente du marché de l’énergie.
Comment fonctionnent les heures creuses ?
Le système des heures creuses permet aux foyers français de bénéficier d’un tarif réduit sur l’électricité pendant certaines plages horaires, généralement la nuit ou en début de matinée. Ce dispositif incite les consommateurs à déplacer leurs usages énergivores (comme le chauffage, la machine à laver ou le chauffe-eau) en dehors des heures de forte demande. Cette stratégie permet d’alléger la pression sur le réseau électrique et de mieux répartir la consommation nationale.
En moyenne, le tarif des heures creuses est 20 à 30 % moins cher que le tarif des heures pleines, ce qui représente une économie non négligeable pour les foyers ayant une consommation énergétique élevée. Pour bénéficier de ce système, les usagers doivent être équipés d’un compteur Linky ou d’un compteur capable de mesurer la consommation horaire. Les plages horaires sont définies par le fournisseur d’électricité, en fonction des besoins du réseau et des spécificités locales.
Cependant, ce système va changer dès 2025, avec une refonte complète des plages horaires et une modification des tarifs associés. Les consommateurs devront donc s’adapter à une nouvelle organisation de la tarification électrique.
Une nouvelle organisation des heures creuses
À partir de fin 2025, la répartition des heures creuses sera complètement réorganisée pour mieux équilibrer la consommation d’électricité au cours de la journée. Actuellement, les heures creuses sont principalement concentrées la nuit, mais ce schéma va disparaître au profit d’une répartition plus uniforme.
| Période | Nouvelle durée des heures creuses |
|---|---|
| Nuit | Minimum de 5 heures consécutives entre 23h et 7h |
| Après-midi | Jusqu’à 3 heures consécutives entre 11h et 17h (surtout en été) |
| Matin/soirée | Réduction ou suppression progressive des heures creuses |
Concrètement, les heures creuses de nuit resteront la norme, mais elles seront limitées à un minimum de 5 heures. En revanche, les heures creuses de l’après-midi, actuellement peu exploitées, seront renforcées, en particulier pendant l’été. Les périodes de matinée et de soirée verront, elles, une réduction progressive des heures creuses, voire une disparition complète dans certains cas.
Cette nouvelle organisation vise à lisser la consommation d’électricité sur l’ensemble de la journée, en encourageant les usagers à consommer davantage en journée, lorsque la production d’électricité solaire est plus élevée. Mais cette réorganisation pourrait compliquer la gestion quotidienne des appareils électroménagers, notamment pour les foyers qui programmaient leurs équipements pendant les heures creuses de matinée.
Hausse du tarif réglementé et fin de l’ARENH
En plus de la modification des heures creuses, le tarif réglementé de l’électricité va connaître une augmentation inévitable en raison de la fin de l’ARENH. Ce mécanisme permettait aux fournisseurs d’acheter de l’électricité nucléaire à un tarif fixe auprès d’EDF, ce qui limitait les fluctuations des prix sur le marché de gros. Or, ce dispositif prendra fin le 31 décembre 2025.
Dès 2026, le tarif réglementé sera directement indexé sur le prix du marché de gros, ce qui le rendra plus sensible aux variations du coût de l’énergie. Les experts estiment que cette réforme pourrait entraîner une hausse de 15 à 20 % des factures d’électricité pour certains ménages. Un mécanisme de lissage sur 24 mois sera mis en place pour limiter les hausses brutales, mais il ne suffira pas à compenser l’augmentation générale des prix.
De plus, l’option Base d’EDF, qui garantit un tarif unique toute la journée, sera progressivement supprimée. Dès février 2026, les foyers équipés d’un compteur de 18 à 36 kVA ne pourront plus bénéficier de cette formule. Environ 50 000 foyers seront concernés par cette suppression. Les consommateurs devront alors choisir entre une tarification heures pleines/heures creuses ou une offre de marché potentiellement plus coûteuse.
Un impact direct sur le budget des ménages
Ces changements risquent d’impacter lourdement le budget des ménages. Les foyers qui dépendaient fortement des heures creuses pour limiter leur facture énergétique devront ajuster leurs habitudes de consommation. La disparition de l’ARENH va également fragiliser les tarifs réglementés, rendant le coût de l’électricité plus imprévisible.
Pour limiter l’impact de ces hausses, les experts recommandent de comparer régulièrement les offres des différents fournisseurs d’électricité et de privilégier les équipements à haute efficacité énergétique. En outre, la production d’énergie renouvelable domestique (comme les panneaux solaires) pourrait devenir une solution intéressante pour compenser l’augmentation des tarifs. Les consommateurs doivent dès maintenant s’adapter à cette nouvelle configuration du marché énergétique pour limiter la pression sur leur budget.
