France Travail, le nouvel organisme public d’emploi, introduit des règles plus strictes à partir d’avril 2025. Les demandeurs d’emploi, notamment les bénéficiaires du RSA et les seniors, verront leur accompagnement et leurs obligations se transformer. Voici un tour d’horizon des principales modifications à venir.
Un accompagnement renforcé pour les demandeurs d’emploi
France Travail remplace officiellement Pôle emploi depuis janvier 2024 et adopte une approche plus individualisée pour accompagner les chômeurs. Chaque inscrit bénéficiera d’un diagnostic approfondi de sa situation afin d’obtenir un suivi adapté à ses besoins.
La principale nouveauté réside dans la mise en réseau des acteurs de l’emploi, incluant les missions locales, Cap emploi, CAF et conseils départementaux. Cette coordination vise à fluidifier le parcours des demandeurs d’emploi et à accélérer leur retour à l’activité.
Les inscrits devront signer un contrat d’engagement définissant leurs droits et devoirs. En contrepartie, ils auront un référent unique pour leur accompagnement. Toute infraction à ces engagements pourra entraîner une suspension des allocations voire une radiation.
France Travail : inscription obligatoire et nouvelles exigences
L’un des changements majeurs concerne les bénéficiaires du RSA, qui seront automatiquement inscrits à France Travail. Ils devront suivre un parcours d’insertion obligatoire, incluant des activités régulières de 15 à 20 heures par semaine (formations, stages, missions professionnelles).
Cette réforme vise également à simplifier les recrutements pour les entreprises en facilitant l’accès aux offres d’emploi et aux aides à l’embauche. Des outils numériques plus performants permettront d’associer directement les offres aux profils des demandeurs.
Par ailleurs, à la demande du gouvernement, des règles plus strictes en matière d’assurance-chômage entreront en vigueur dès le 1ᵉʳ avril 2025. Un accord entre partenaires sociaux a permis d’aboutir à une refonte des indemnisations, notamment pour les seniors.
Une durée d’indemnisation réduite pour les seniors
Les chômeurs âgés de 55 ans et plus verront des modifications sur la durée de leur indemnité. Désormais, les 55-56 ans auront droit à 22,5 mois d’ARE, tandis que les 57 ans et plus pourront percevoir 27 mois sous certaines conditions.
Pour les demandeurs d’emploi de moins de 55 ans, la durée d’indemnisation maximale sera réduite à 18 mois. Ces mesures ne concerneront que les personnes dont la fin de contrat ou le licenciement interviendra après le 1ᵉʳ avril 2025.
Voici un récapitulatif des nouvelles durées d’indemnisation selon l’âge :
Tranche d’âge | Durée actuelle | Durée à partir d’avril 2025 |
---|---|---|
Moins de 55 ans | 24 mois | 18 mois |
55-56 ans | 27 mois | 22,5 mois |
57 ans et plus | 27 mois (sous conditions) | 27 mois (inchangé) |
Autre changement majeur : la période de référence d’affiliation (PRA). Jusqu’à 53 ans, elle couvre les 24 derniers mois, et à partir de 53 ans, elle s’étend sur 36 mois. Dès avril 2025, cette limite passera à 55 ans.
France Travail : vers une réforme des allocations
Actuellement, les demandeurs d’emploi en fin de droits peuvent percevoir l’ARE jusqu’à 67 ans, à condition d’avoir atteint l’âge légal de la retraite (62 ans). Avec la réforme des retraites, cet âge sera progressivement relevé à 64 ans, prolongeant d’autant l’ARE.
Par ailleurs, les demandeurs d’emploi de 53 et 54 ans peuvent actuellement prolonger leur indemnité de 137 jours s’ils suivent une formation validée par France Travail. Désormais, cette mesure ne concernera plus que les chômeurs de 55 ans et plus.
Enfin, le versement des allocations sera calculé sur une base de 30 jours, quel que soit le mois concerné. Une mesure qui vise à standardiser et simplifier les indemnisations.
Avec ces changements, France Travail devient plus exigeant, mais aussi plus adapté aux besoins des demandeurs d’emploi et aux exigences du marché du travail. Reste à voir si ces mesures porteront leurs fruits pour réduire le chômage en France.