En 2025, la réforme France Travail va bouleverser la politique de l’emploi en France. L’objectif principal est de simplifier le système d’accompagnement des demandeurs d’emploi tout en réduisant le déficit de l’Unédic. Si cette réforme promet une modernisation du marché du travail, certains Français risquent d’en être les grands perdants. Les seniors et les créateurs d’entreprise seront les plus touchés par le durcissement des règles d’indemnisation.
France Travail : une réforme centrée sur l’accompagnement des demandeurs d’emploi
France Travail résulte de la fusion de Pôle emploi, des Missions locales et des Cap emploi. Cette réorganisation vise à créer un guichet unique, simplifiant les démarches administratives et renforçant le suivi des demandeurs d’emploi.
Chaque bénéficiaire de l’assurance chômage disposera désormais d’un conseiller dédié chargé de suivre son parcours professionnel. L’accompagnement sera personnalisé, avec un accès facilité à la formation professionnelle. L’objectif est de répondre aux besoins du marché du travail et de combler les pénuries dans certains secteurs.
France Travail met également l’accent sur les travailleurs précaires et les jeunes. Ces profils bénéficieront de dispositifs d’insertion spécifiques, avec des aides à la formation et des garanties d’embauche. L’objectif est de faciliter la transition vers un emploi stable et de réduire le taux de chômage.
Des changements majeurs dans l’assurance chômage
La réforme de l’assurance chômage, qui entre en vigueur le 1ᵉʳ avril 2025, prévoit un durcissement des règles d’indemnisation. Les allocations seront désormais calculées sur la base d’un forfait de 30 jours, quelle que soit la durée du mois civil. Cette mesure entraînera une réduction du montant annuel des allocations pour l’ensemble des demandeurs d’emploi.
Les créateurs d’entreprise seront particulièrement touchés. Jusqu’à présent, ils pouvaient cumuler l’intégralité de leurs allocations avec les revenus de leur activité. Dès avril 2025, ce cumul sera plafonné à 60 % des droits restants. Cette restriction concernera environ 100 000 entrepreneurs.
La réforme supprime également le second versement de l’Aide à la reprise ou à la création d’entreprise pour les bénéficiaires ayant retrouvé un emploi en CDI à temps plein. Cette mesure touchera près de 50 000 allocataires.
Catégorie de bénéficiaires | Impact de la réforme | Nombre de personnes concernées |
---|---|---|
Seniors | Réduction du montant des allocations | 300 000 personnes |
Créateurs d’entreprise | Cumul limité à 60 % des allocations | 100 000 entrepreneurs |
Bénéficiaires de l’Aide à la création d’entreprise | Suppression du second versement en cas de CDI à temps plein | 50 000 personnes |
Un modèle social sous tension
Le gouvernement justifie ces mesures par la nécessité de réduire le déficit de l’Unédic tout en incitant au retour à l’emploi. Les seniors, confrontés à un marché du travail moins ouvert, risquent d’être les plus touchés. Les créateurs d’entreprise verront également leur situation fragilisée par la baisse des droits à l’indemnisation.
Les syndicats dénoncent une réforme qui pénalise les profils les plus vulnérables sans apporter de solutions adaptées aux réalités du marché du travail. Si la réforme atteint son objectif de renforcer le retour à l’emploi, elle pourrait marquer un tournant positif dans la politique sociale française. En revanche, une aggravation de la précarité pourrait rapidement provoquer une contestation sociale.