Alors que la tension géopolitique augmente, une nouvelle solution d’épargne se présente comme une alternative au traditionnel Livret A. Ce placement défensif, lancé en partenariat avec Bpifrance, propose un rendement bien plus élevé, mais avec des risques tout aussi importants. Alors, faut-il miser sur la sécurité du Livret A ou oser investir dans le fonds Bpifrance Défense ? Voici ce qu’il faut savoir avant de faire un choix.
Un rendement prometteur face à la baisse du Livret A
Le Livret A, qui avait connu un gel de son taux à 3 % pendant deux ans, affiche désormais un taux réduit de 2,4 %. En comparaison, le fonds Bpifrance Défense annonce une cible de performance comprise entre 5 % et 15 % par an. Un argument de taille pour les épargnants en quête de rentabilité.
Si vous investissez 1 500 euros avec un rendement annuel de 5 %, vous pourriez atteindre 2 110 euros au bout de 7 ans. Et ce n’est qu’un scénario modéré. Le potentiel de ce placement semble séduisant, notamment dans un contexte de baisse des rendements des produits classiques. Mais cette nouvelle épargne ne s’adresse pas à tous les profils.
Le fonds Bpifrance Défense : un placement risqué à manier avec précaution
Contrairement au Livret A, le fonds Bpifrance Défense n’est pas garanti par l’État. Le directeur général de Bpifrance rappelle que ce type de placement s’apparente à un investissement en fonds propres : vous pouvez tout perdre.
Ce produit ne bénéficie d’aucune protection des dépôts, ni d’avantages fiscaux. Le capital n’est pas garanti, ce qui implique une prise de risque bien supérieure au Livret A, qui assure une sécurité absolue pour les sommes déposées. En cas de faillite bancaire, l’État couvre jusqu’à 100 000 € de dépôts par personne.
Autrement dit, cette nouvelle épargne vise surtout les investisseurs avertis, prêts à accepter une forte volatilité. Les épargnants prudents préféreront rester sur un produit comme le Livret A, qui continue de garantir leur argent.
Défense nationale : un besoin urgent de financement
Le lancement du fonds Bpifrance Défense intervient dans un contexte tendu, marqué par le retrait du soutien américain à l’Ukraine. Pour soutenir l’industrie de défense européenne, les gouvernements de l’UE cherchent des solutions innovantes pour lever des fonds.
En parallèle, le gouvernement français envisage toujours d’utiliser une partie des fonds du Livret A à des fins militaires. Une idée qui ne fait pas l’unanimité. Un sondage YouGov pour MoneyVox révèle que 59 % des Français y sont opposés, tandis que 19 % l’approuvent.
Des syndicats, députés et associations s’insurgent également. Dans une tribune intitulée « Le Livret A, ce n’est pas pour l’armement, mais pour le logement social ! », ils dénoncent la tentative de détourner l’épargne populaire de sa vocation première : le financement du logement social et de la transition écologique.
