Alors que Lidl ambitionne d’ouvrir tous ses magasins le dimanche, une législation spécifique empêche cette mesure dans plusieurs départements. La fermeture des magasins Lidl le dimanche en Alsace-Moselle résulte d’un droit local hérité du passé. Cette restriction entrave la stratégie nationale de l’enseigne, pourtant engagée dans un plan de relance économique ambitieux. L’impact concerne aussi bien les consommateurs que les employés.
Une stratégie dominicale liée à la fermeture des magasins Lidl
Lidl traverse une période délicate. Selon le magazine LSA, l’enseigne affichait une perte de 157 millions d’euros en octobre 2024. Pour redresser la barre, la direction mise sur l’ouverture dominicale, déjà en place dans 50 % des magasins.
Chaque dimanche, un magasin ouvert rapporte en moyenne 9 000 euros, selon le syndicat UNSA. Si 750 autres points de vente suivaient, cela représenterait 6,75 millions d’euros hebdomadaires de chiffre d’affaires. Cette initiative vise donc à combler un déficit budgétaire conséquent.
Malgré ce potentiel, la généralisation de l’ouverture dominicale se heurte à une limite réglementaire dans certains territoires. Lidl doit composer avec une exception légale en vigueur dans trois départements du Grand Est.
Une contrainte juridique en Alsace-Moselle
La fermeture des magasins Lidl dans le Haut-Rhin, le Bas-Rhin et la Moselle est dictée par un droit local toujours actif. En Alsace-Moselle, la loi interdit aux grandes surfaces d’ouvrir le dimanche. Seuls les commerces de moins de 200 m² sont autorisés à accueillir des clients.
Les supermarchés Lidl, dont la surface dépasse largement ce seuil, ne peuvent bénéficier de cette dérogation. Ce blocage juridique freine l’uniformisation souhaitée par la direction. Malgré cette volonté d’harmonisation, les magasins de ces trois départements resteront fermés le dimanche.
Aucune disposition n’est actuellement en discussion pour faire évoluer cette législation régionale. Les clients concernés devront donc continuer à s’organiser en conséquence pour leurs achats hebdomadaires.
Quelles conséquences pour les salariés et les clients ?
Pour motiver ses salariés à travailler le dimanche, Lidl prévoit des mesures incitatives. Les heures dominicales sont majorées de 30 %, et une hausse à 40 % est envisagée, selon les représentants syndicaux. L’entreprise cible notamment les 6 000 à 7 000 étudiants qu’elle emploie pour assurer ce service.
Le travail dominical reste cependant fondé sur le volontariat. Un accord d’entreprise est en cours de négociation afin d’encadrer cette nouvelle organisation. Malgré cette dynamique, les contraintes légales en Alsace-Moselle limitent les perspectives pour les points de vente locaux.
Pour les clients de ces départements, la fermeture dominicale restera la norme, même si une demande existe. Lidl poursuit toutefois les échanges avec les autorités pour tenter d’adapter son modèle sans enfreindre la réglementation.