Alors que la peur de perdre l’argent liquide circule sur les réseaux sociaux, le projet d’euro numérique soulève interrogations et fausses informations. Pourtant, selon la Banque centrale européenne, il ne s’agit pas d’un remplacement, mais d’un complément aux espèces. Voici ce qu’il faut retenir face à cette vague de désinformation.
Euro numérique : une monnaie complémentaire, pas un remplacement
Depuis plusieurs semaines, une rumeur prétend que l’euro numérique va signer la fin de l’argent liquide. Cette idée gagne du terrain sur les réseaux sociaux, alimentée par de fausses vidéos et des interprétations trompeuses. Mais selon la Banque centrale européenne, cette nouvelle monnaie ne viendra pas remplacer les espèces.
L’Eurosystème indique clairement : « L’euro numérique sera un équivalent numérique du billet, accessible au grand public en complément des espèces. » Autrement dit, les billets continueront d’exister. Le projet vise à offrir plus d’options, non à supprimer celles déjà en place. Ce discours officiel doit rassurer les Français encore sceptiques.
Désinformation massive et peur infondée sur les réseaux
Les déclarations de Christine Lagarde en mars 2025 ont provoqué un véritable raz-de-marée de fausses informations. Des vidéos virales sur TikTok et Facebook annoncent à tort la fin de l’argent liquide ou un contrôle total des paiements. Certaines vont jusqu’à prétendre que l’euro numérique serait périssable.
Fabio Panetta, membre de la BCE, a dû intervenir pour démentir ces rumeurs. Il précise que l’euro numérique ne sera jamais programmable ni limité dans son usage. Quant à l’anonymat, il sera garanti pour les paiements inférieurs à 100 euros.
Enfin, les transactions en espèces ne disparaîtront pas, comme l’a réaffirmé la Banque de France. Les billets resteront disponibles pour ceux qui souhaitent continuer à les utiliser. Il s’agit donc d’une solution complémentaire, pas d’une suppression imposée.
Pourquoi l’Europe mise-t-elle sur cette nouvelle monnaie ?
L’euro numérique a pour objectif de renforcer l’autonomie monétaire de l’Union européenne. Aujourd’hui, 61 % des paiements électroniques en zone euro passent par des acteurs américains comme Visa ou Mastercard. Cela représente un risque stratégique.
Philip Lane, économiste en chef de la BCE, explique que cette dépendance affaiblit l’Europe, notamment face aux tensions internationales. En cas de crise, les infrastructures non-européennes pourraient être ciblées par des sanctions.
Avec cette nouvelle monnaie, l’Europe veut proposer une alternative locale et sécurisée, qui permettrait de payer même sans connexion internet. Ce modèle s’inspire d’ailleurs du yuan numérique déjà utilisé en Chine par 26 pays partenaires de la Route de la Soie.
Ce que promet vraiment la BCE pour les citoyens
Contrairement aux fausses informations, l’euro numérique ne deviendra jamais une obligation. Fabio Panetta a été clair : « Il ne s’agira pas d’une monnaie programmable. » Aucun État ne pourra bloquer vos achats ou forcer une expiration de vos fonds.
Par ailleurs, les plafonds d’anonymat seront respectés : jusqu’à 100 euros, les paiements resteront privés. Seules les transactions supérieures à 3 000 euros mensuels devront être identifiées pour des raisons de lutte contre le blanchiment.
En résumé, l’euro numérique est une évolution, pas une révolution punitive. Il cohabitera avec l’argent liquide, en laissant à chacun la liberté de choisir son mode de paiement. Pour les Français, il ne s’agit donc pas de s’inquiéter, mais de s’informer correctement.