Une nouvelle réforme de l’assurance chômage va directement impacter 900 000 demandeurs d’emploi dès avril 2025. Cette mesure, issue de la nouvelle convention d’assurance chômage, entraînera une perte mensuelle estimée à près de 100 euros pour une grande partie des bénéficiaires. France Travail, le nouvel organisme qui a remplacé Pôle emploi, va introduire un nouveau mode de calcul des allocations, modifiant profondément le versement des indemnités.
Des changements majeurs dans l’assurance chômage en 2025
En janvier 2025, France Travail a officiellement remplacé Pôle emploi, dans le but d’offrir un accompagnement plus personnalisé aux demandeurs d’emploi. L’objectif est de renforcer le retour à l’emploi grâce à une prise en charge plus ciblée et un suivi régulier.
L’un des changements clés réside dans la mise en place d’un contrat d’engagement obligatoire. Ce contrat définit les actions à entreprendre (formations, candidatures, rendez-vous avec le conseiller) pour favoriser une réinsertion rapide sur le marché du travail. Le non-respect de ces engagements peut entraîner des sanctions, voire une suspension des allocations.
Les conditions d’indemnisation ont également évolué. Dès avril 2025, les travailleurs saisonniers pourront percevoir des allocations après seulement 5 mois de travail au cours des 24 derniers mois (contre 6 mois auparavant). Pour les seniors, le seuil d’âge pour bénéficier d’une indemnisation prolongée passe à 55 ans (au lieu de 53 ans). Cette réforme vise à mieux adapter le système aux réalités du marché du travail.
Une perte directe sur les allocations chômage
La mesure la plus controversée reste le nouveau mode de calcul des allocations. À partir d’avril 2025, les indemnités seront versées sur une base fixe de 30 jours par mois, quel que soit le nombre réel de jours dans le mois (30, 31 ou 28).
Actuellement, les demandeurs d’emploi sont indemnisés en fonction du nombre réel de jours dans le mois. Ce changement va entraîner une perte annuelle de 5 jours d’allocations, soit environ 100 euros par an pour un demandeur d’emploi percevant une indemnité moyenne de 33 euros par jour.
Situation | Avant avril 2025 | Après avril 2025 |
---|---|---|
Nombre de jours indemnisés par an | 365 jours | 360 jours |
Perte moyenne annuelle | Aucune | 5 jours non indemnisés |
Impact financier | Aucune perte | Environ 100 euros par an |
Ce changement devrait permettre à l’Unédic, l’organisme en charge de l’assurance chômage, de réaliser une économie de 1,34 milliard d’euros entre 2027 et 2028. Cette mesure représente environ 34 % des 3,93 milliards d’euros d’économies attendues sur cette période.
Qui sera le plus impacté par cette réforme ?
Ce sont les demandeurs d’emploi en situation de chômage intermittent qui risquent de subir le plus gros impact. Ceux qui alternent entre des périodes de travail et d’inactivité pourraient perdre des jours d’indemnisation non utilisés, sans possibilité de les récupérer.
Les demandeurs d’emploi de longue durée (inscrits depuis plus d’un an) seront, en revanche, moins affectés. La période d’indemnisation sera simplement allongée pour compenser la perte des jours non indemnisés.
Cette réforme entrera progressivement en vigueur entre avril et juin 2025. Seuls les demandeurs d’emploi indemnisés un mois complet seront concernés dans un premier temps. La mesure sera pleinement effective à partir de juillet 2025, une fois le nouveau système intégré par France Travail. Cette décision suscite déjà une vive inquiétude parmi les bénéficiaires, notamment en raison de la pression financière supplémentaire qu’elle pourrait générer.