La jeunesse française bouleverse les codes de l’épargne. Face à un Livret A jugé trop lent et peu rémunérateur, de plus en plus de jeunes adultes choisissent des solutions plus audacieuses pour faire fructifier leur argent. Entre cryptomonnaies, ETF et entrepreneuriat, les nouvelles stratégies d’épargne s’affranchissent des modèles traditionnels.
Le Livret A face à une génération en quête de rendement
Le Livret A, pourtant emblème de l’épargne en France, ne séduit plus les moins de 30 ans. Un rapport du Cercle de l’Épargne montre qu’un tiers des jeunes privilégie aujourd’hui des placements alternatifs comme les cryptomonnaies. Malgré son taux nominal à 3 %, le rendement réel du Livret A reste très faible une fois l’inflation déduite.
Cette génération préfère désormais le risque maîtrisé à la sécurité stérile. Ryan, 20 ans, alloue chaque mois une part de son salaire au bitcoin, convaincu que « le Livret A ne suit pas le rythme de [ses] ambitions ». Le contraste avec les générations précédentes, qui voyaient ce produit comme un pilier de sécurité, est frappant.
Pourquoi le Livret A ne convainc plus les jeunes épargnants
Les jeunes ne se contentent plus d’un rendement faible. Ils misent sur des stratégies hybrides : cryptomonnaies, ETF, projets entrepreneuriaux ou encore financement participatif. Cette diversification marque un tournant générationnel. Des plateformes mobiles et des outils pédagogiques simplifient désormais l’accès à ces investissements.
D’après une enquête de la Fintech Association, 60 % des nouveaux investisseurs en crypto en 2024 avaient moins de 30 ans. La culture de l’investissement s’infiltre dans le quotidien via les podcasts, les webinaires, et les réseaux sociaux. Le Livret A, bien que toujours présent, joue désormais un rôle secondaire dans cette nouvelle architecture patrimoniale.
Quel avenir pour le Livret A dans un monde en mutation ?
L’abandon du Livret A par les jeunes soulève des interrogations sur l’avenir de ce produit historique. Les banques en ligne et néobanques proposent déjà des alternatives intégrées qui relèguent le Livret A au rang de produit d’appoint. Seulement 12 % des moins de 25 ans l’utilisent comme placement principal.
Face à cette désaffection, le gouvernement envisage une réforme en 2026 pour rendre ce support plus attractif. Mais suffira-t-elle à inverser la tendance ? La génération Z semble avoir trouvé dans les outils numériques et la volatilité maîtrisée des leviers plus adaptés à son mode de vie et à ses ambitions.